mercredi 7 juillet 2010

Candide : Chapître 30

Candide, Chapître 30

Introduction :

Candide est un conte philosophique paru en 1759, pendant le siècle des Lumières. Il a été écrit par Voltaire, philosophe dont l'objectif était d'"écraser l'infâme", tout en critiquant la philosophie de Leibnitz, et sa théorie exposée dans la Théodicée. Candide est son conte philosophique le plus connu, mais il a écrit des pièces de théâtre, quelques poèmes, et a également participé à la rédaction de L'Encyclopédie avec Rousseau, Diderot, D'Alembert, parmi tant d'autres.
Après la rencontre avec le derviche et le vieillard qui symbolisent la sagesse, tous les personnages du conte sont enfin réunis dans une métairie dans les environs de Constantinople, où se créé une sorte de microcosme, dans lequel chacun trouvera sa place et son équilibre.
Nous allons voir dans cet extrait comment le récit est clos, puis l'évolution des personnages au cours du conte, et enfin la conception du bonheur.


I] Clôture du récit :

La formule par laquelle le conte a débuté : "Il y avait en Westphalie" nous fait attendre une fin de conte classique, une fin heureuse.
Clôture spatiale : Tout le monde trouve sa place : Cunégonde patissière, Paquette broda, frère Giroflée menuisier. Fin bénéfique : "la petite terre rapporta beaucoup". Le château de Westphalie est devenu une petite terre en Turquie, et Cunégonde est laide, mais ils sont plus heureux.
C'est une régression spatiale : passage d'un chateau à un jardin; Pour Candide le monde est désormais plus vaste et ne se limite pas à la province de Thunder-Ten-Tronc ou à la Westphalie. L’installation dans le jardin marque la fermeture de l’espace géographique.
Fin de conte de fée :
Pseudo morale donnée par Pangloss "vous ne mangeriez pas des cédrats confits", mais dite véritablement par Candide : "il faut cultiver notre jardin", se préoccuper des choses présentes et matérielles, contrairement à Pangloss qui part dans des suppositions. Cette morale finit même par rendre frère Giroflée honnête. C'est un peu comme une fin de conte de fée.


II] Evolution des personnages :

Cunégonde : Belle et attirante au début. Elle devient laide, et usée par le travail. Mais le travail compense la laideur : excellente patissière

Candide : Il a mûri. Il est devenu plus sûr de soi (il interrompt Pangloss), il est enrichi par les expériences : "je sais aussi", et a le dernier mot du livre. Il peut juger de lui même, il est plus mature et sait mieux que Pangloss : "tout cela est bien dit", respect, "mais il faut cultiver notre jardin" : il élimine Pangloss, et met en valeur ce qu'il veut dire.
Candide se libère de ses illusions. Il utilise son esprit critique et sa raison, tel un philosophe des Lumières.

Pangloss : Il n'a pas changé. Voltaire fait la satire d'un intellectuel borné qui ne veut pas lacher ses théories. Morale illogique et comique : semble logique puisqu'il y a des liens logiques, mais c'est ridicule. De plus, contraste entre une cascade interminable de conditionnels, péripéties incroyables, pour finir avec "vous ne mangeriez pas des cédrats". Il est coupé par Candide, et ne peut pas répondre. Il est dépassé, oublié. Il n'est plus qu'un bruit de fond.

Renversement des rôles par rapport à l’incipit.


III] Conception du bonheur :

Candide, dès le début du texte montre sa préférence pour une vie simple, notamment il dit : « Ce bon vieillard … des six rois ». Dans le texte, il y a une suite de noms de rois qui ont subit des malheurs. Cela montre que le fait d’être puissant et riche ne fait rien. Par contraste, la vie simple dans la métairie est valorisée.

Le travail est une concentration des vertus Importance du travail : Voltaire insistre sur le fait qu'il faut travailler : "louable dessin", de plus morale de l'histoire. Permet de rendre Giroflée honnête, rapporte de l'argent, repousse l'ennui (éloigne les trois vices : l'ennui, le vice et le besoin). Côté pécunier mis en avant : "la petite terre rapporta beaucoup".
Dans la seconde partie du texte, on note l’importance des activités manuelles préservées de manière laudative : « très bonne pâtissière ».

C’est donc une nécessité morale car il éloigne de nous le vice et c’est une nécessité économique puisqu’il éloigne de nous le besoin.

Aspect collectif, caractère communautaire: La société est importante est nécéssaire au bonheur. La communauté permet d'avancer, chacun aide : "chacun se mit à exercer ses talents", caractère de groupe montré dans la dernière phrase : "notre jardin".

Primauté de l'action sur les paroles : Candide est devenu plus important que Pangloss, il agit, tandis que l'autre parle. Le discours de Pangloss ridiculise les intellectuels qui s'enferment dans d'interminables raisonnements qui n'ont aucun rapport avec la vie. Il faut vivre ici et maintenant, pas dans le futur. Le bonheur est immédiat. Il faut cultiver son jardin physique, mais aussi culturel.


Conclusion :


Candide se libère de ses illusions. Il utilise son esprit critique et sa raison, comme un philosophe des Lumières.
Voltaire souligne l'importance du travail sous 3 aspects, reprenant la phrase du vieillard. Le travail rend honnête et empêche le vice, peut rapporter beaucoup et donc empêcher le besoin, et rassemble les talents de chacun pour empêcher l'ennui.
Au 18è siècle, le travail a transformé la société : le pouvoir de la noblesse était peu à peu remplacé par celui de la bourgeoisie, enrichie par le travail. Voltaire donnait lui-même l'exemple dans sa propriété à Ferney, ville de France proche de la Suisse, dont il aménagera la région et développera l'élevage. En 1773, Voltaire écrit à D’Alembert : « si j’ai encore quelque temps à vivre, je le passerai à cultiver mon jardin comme Candide. J’ai assez vécu comme lui ».



Voltaire souligne l'importance du travail sous 3 aspects : "le travail éloigne de nous 3 grands maux : l'ennui, le vice et le besoin".

Se moque de l'ancien testament/pentatheuque : Génèse -> Religion,
Comique d'accumulation

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