mercredi 7 juillet 2010

La Fontaine : Le Loup et le Chien

Les Fables de La Fontaine (1621-1695) sont réparties en recueils de petits poèmes en vers libre comportant une morale. Ici il s'agit comme souvent dans les fables d'un récit fictif où La Fontaine utilise des animaux pour corriger les défauts humains.
Chaque récit inspire une morale. Le loup et le chien présente deux modes de vies opposées, celui du loup qui est libre et celui du chien qui est lui au service de son maître, 1668.
Esope (VIIè siècle avant JC, avant Periclès), Phèdre (15av. JC-50 Ap. JC), Florian (1755-1794)
Critique des courtisans (comme Saint-Simon, 17ème siècle, qui critique la vie à la cour, dans ses Mémoires).
On échange sa liberté contre salaire, tout travail est un asservissement.

1) L'art du récit

La fable est dynamique (que des actions), au style direct.
Les animaux sont personnifiés : utilisation de majuscules.
Rimes embrassées, plates, croisées, qui contribue à la vivacité de la fable. De même, les vers sont de mètres différents.
Le texte est au présent de narration qui rend le récit plus vivant, et utilisation de l'imparfait pour les actions longues.
Les paroles des animaux sont rapportées au style direct, ce qui rend le texte plus vivant.

2) Etude des animaux

a. Le chien
Physiquement : Fort, beau, luisant, gras, poli...
Psychologiquement : Comme il est en tort, il est poli (double sens)
Champ lexical de l'argent pour le décrire.
Il parle beaucoup, il est imbu de lui-même.

b. Le loup
Physiquement : puissant mais affaibli, à cause des chiens.
Allitération en "k" qui montre sa dureté. "L'attaquer, le mettre en quartiers," montre son aggressivité.
Champ lexical de la guerre : "attaquer", "bataille", "défendre"

c. Prise de partie de l'auteur

"Sire Loup" qui met en faveur le loup. On connait ses pensées, pensées internes.
La parole du chien est favorisée, mais le loup aura le dernier mot.
Le travail du chien est dévalorisé par : "flatter ceux du logis, à son Maître complaire", un chiasme qui montre l'importance de la flatterie dans son travail.

Ainsi, dans la fable Le loup et le chien, à travers le personnage du chien il condamne l'attitude des nobles qui sont serviles vis-à-vis de leur maîtres.

3) L'enseignement moral de cette fable

a. La servitude :

le chien est attaché, et dépendant du maître pour la nourriture et l'affection? Il appartient au monde des domestiques, de la servitude.
confort matériel, le chien incarne les cours serviles qui obéissent aveuglement au Roi, pour obtenir des faveurs, des récompenses.
Le chien est vaniteux, a des préjugés, est bnorné, donnant des conseils au loup "quittez le bois", "suivez-moi", suivi de leurs conséquences. Le travail du chien est résumé par l'énumération de 3 verbes à l'infinitif : "donner la chasse, flatter, complaire".
Le chien est gené, il évite de répondre : il a conscience de sa condition.
La fontaine dévalorise le travail du chien.

b. La liberté

le loup est libre, il va où il veut, il est valorisé par l'emploi de Maitre Loup.
Le loup est diplomate et intelligent, il représente celui qui sait rester lui-même, qui sait conserver son indépendance. Le loup set surpris des conditions de vie du chien : détail anormal, il est inquiet et se questionne.
La liberté est un trésor, le loup est affligé par le mot "attaché".


Fable : Court récit, en vers, se terminant par une moralité Dogue : Chien de chasse et de garde, trapu, au museau écrasé, à fortes mâchoires et lèvres pendantes
Fourvoyer : se tromper de chemin, s'égarer (Mont composé du suffixe for-, "hors de" et voie)
Mégarde : Défaut d'attention (mal garder)
Mâtin : chien puissant (Embonpoint : Etat d'une personne un peu grasse
Cancres, hères : hommes pauvres, sans biens Condition : Statut social
Relief : ce qui reste d'un repas

La Fontaine : Fabuliste, mais on lui doit aussi des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d'opéra qui confirment son ambition de moraliste.
Il fréquente les salons comme celui de Madame de La Sablière et malgré des oppositions, il est reçu à l'Académie française en 1684. C'est en s'inspirant des fabulistes de l'Antiquité gréco-latine et en particulier d'Ésope, qu'il écrit les Fables qui font sa renommée.

Il participe à la Querelle des Anciens et des Modernes qui oppose deux courants : Classiques ou Anciens menés par Boileau, dont La Fontaine (l'antiquité a la perfection artistique, une fois et pour toutes) et les Modernes, représentés par Charles Perrault (auteurs de l’Antiquité ne sont pas indépassables, et la création littéraire doit innover).

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